Le repas, tout un art !

La table est l’un des plus beaux arts français, tant pour les mets que pour la vaisselle, les plats et la manière dont on les dispose. À l’occasion des dix ans du classement du repas gastronomique des Français par l’Unesco, offrons-nous de revenir sur quelques anecdotes historiques.
Le repas, tout un art !

« Dresser la table », voilà une formule qui nous vient du Moyen Âge. L’on dînait alors où bon nous semblait, sur des tréteaux et des planches. C’est seulement à la fin du XVIIIe siècle que sont apparues les premières salles à manger.

Rien de mieux qu’une fourchette pour goûter les plats. Cet instrument n’est pas, contrairement à une idée reçue, une invention de la Renaissance. Le roi Charles V l’utilisait dès 1380. Bien plus tard, les convives eurent à choisir sur leur table couverte d’une pléthore de plats chauds, des entrées, des petites terrines, des relevés, des grands entremets, des moyens, des rosts…

Tout au long des siècles, les services rivalisèrent d’élégance et d’inventions, comme offre de le découvrir l’exposition « À table » à la Manufacture de Sèvres. La théière en forme de dragon, attribuée à la manufacture de Sceaux ou de Niderviller vers 1760, pourrait remporter la palme de l’originalité. Verres, couverts, pots, rafraîchissoirs, tasses, plats, orfèvreries, et surtout pièces de formes rivalisent d’inventions. Les terrines y trouvent leur belle part en donnant l’illusion de têtes de sanglier, de dindons, de faisans et même de salades. Les trompes l’œil feraient presque saliver de gourmandise. Une reconstitution d’un dressoir en faïences de Nevers des années 1660 à 1680 peut se comparer à la toile de François Desportes (1661-1743), figurant un buffet plus élégant qu’appétissant.

La nouvelle ère de la gastronomie est sans doute plus sobre, mais non exempte de créations. Témoin, le « service Bleu Élysée » par Évariste Richer, composé en 2008 de 1200 assiettes de présentation. Disposées selon un code précis, elles offrent le plan du palais de l’Élysée. Un véritable jeu pour les cuisiniers et les visiteurs.

Oui, « le repas tout un art » comme le souligne la Manufacture de Sèvres, qui présente l’une des plus belles expositions qui lui est consacrée. Ne tardez pas ! Clap de fin le 24 octobre. 

Ne manquez pas de lire, ou relire les billets suivants : « L’Impudique fourchette anglaise » et « Dîner ou souper »

Reconstitution d’un dressoir en faïence de Nevers © Pascal Rostain / Sèvres-Manufacture et Musée nationaux.