« Citius, Altius, Fortius »

Plus vite, plus haut, plus fort

Ils nourrissent conversations et polémiques depuis des mois, et les voilà arrivés sur la ligne de départ, prêts à éblouir le monde entier, dont les yeux sont rivés sur Paris. En attendant l’imminente cérémonie d’ouverture de ces Jeux Olympiques 2024, évoquons l’histoire des « JO » à travers quelques records et anecdotes insolites.
Citius, Altius, Fortius

Les premiers Jeux Olympiques se déroulent en 776 av. J.-C., à Olympie, en Grèce, puis tous les quatre ans. Réservés aux hommes libres nés de parents d’origine grecque, ils ne comportent, alors, qu’une épreuve : la course à pied, rejointe plus tard par le saut, le lancer de disque et de javelot, la lutte ou encore le pugilat (boxe). L’empereur chrétien Théodose Ier y met fin au IVe siècle lorsqu’il abolit les fêtes païennes. 

Les Jeux Olympiques modernes sont institués par le baron Pierre de Coubertin, en 1894, quand il fonde le Comité International Olympique (CIO). Ils sont inaugurés en 1896, à Athènes. Le plus jeune athlète, médaillé de bronze, de l’histoire des JO y triomphe aux barres parallèles : il a dix ans. À l’époque, seuls les sportifs amateurs peuvent concourir. Les professionnels seront admis en 1981 ; les femmes, elles, à partir de 1900.

À chaque siècle, ses disciplines : le tir aux pigeons (vivants), le tir à la corde, le croquet et le 200 m nage libre avec obstacles figurent au programme de 1900 avant d’être supprimés. Le breakdance, l’escalade, le skateboard et le surf font leur entrée en 2024. 

L’année 1924 marque l’instauration des Jeux Olympiques d’hiver, à Chamonix ; 1960, celle des Jeux paralympiques, à Rome. Au fil des années, les anecdotes cocasses se succèdent. Aux Jeux de 1932, les participants à l’épreuve de steeple, course de demi-fond avec obstacles, durent parcourir un tour supplémentaire à cause d’un juge étourdi qui avait mal compté les tours. En 1948, le temps londonien était si mauvais qu’il fallut reporter au soir des épreuves, qui durent être éclairées aux phares de voiture. En 1952, le luxembourgeois Josy Barthel monta sur le podium du 1500 m au son d’un hymne qui n’était pas celui de son pays : la fanfare n’ayant pas prévu sa victoire ne l’avait pas appris. En 1976, Nadia Comaneci fut interloquée par le panneau « 1.0 » affiché à l’issue de sa prestation, pourtant parfaite. Les organisateurs n’avaient pas imaginé possible d’obtenir un « 10 ».

Des noms et des records sont entrés dans la légende : le nageur américain Michael Phelps remporta 28 médailles, dont 23 en or, en quatre olympiades. L’athlète jamaïcain Usain Bolt parcourut 100 m en 9 s 63 ; et 200 m, en 19 s 30. Depuis 1896, la France a remporté 889 médailles. Les médaillés d’or français Martin Fourcade au biathlon, Lucien Gaudin et Christian d’Oriola à l’escrime, Marie-José Pérec à l’athlétisme, Tony Estanguet au canoë-kayak, Jean-Claude Killy au ski, et tant d’autres, ont fait notre fierté. 

La France reçoit pour la troisième fois les JO, après 1900 et 1924. Les jeux de Paris accueillaient 3.089 athlètes et 44 pays en 1924. Ils sont 10.500 et plus de 200 en 2024. 

« Plus vite, plus haut, plus fort » est la devise des Jeux Olympiques. Elle sera la nôtre jusqu’au 8 septembre pour vivre de grands moments de sport et d’émotion. 

Le visage du BM

Pierre de Coubertin

L’orateur olympique

Pierre de Coubertin

 

Sous des anneaux entrecroisés aux couleurs bleu, jaune, noir, vert et rouge et décorés de feuilles de lauriers, est inscrite la célèbre devise des Jeux Olympiques « Citius - Altius - Fortius ». En août 1913, l’emblème des Jeux Olympiques modernes naît sous la plume de Pierre de Coubertin. 

Grand amateur de rugby, multiple champion de France de tir au pistolet, passionné d’aviron, de boxe, d’équitation, d’escrime, cet amoureux des sports se lance en 1894, dans une nouvelle mission. C’est devant 2 000 personnes réunies dans l’amphithéâtre de la Sorbonne qu’il partage son ambition de faire renaître les Jeux Olympiques. Pari tenu ! Le 6 avril 1896, aux côtés de son épouse, Marie Rothan, Pierre de Coubertin assiste à l'ouverture par le roi Georges Ier de Grèce des nouveaux JO à Athènes.

Également plume à ses heures perdues, c’est au château de Luttenbach (propriété de sa belle-famille) que Pierre de Coubertin travaille ses écrits. Sous les pseudonymes de Georg Hohrod et Martin Eschbach, il remporte la médaille d’or dans la catégorie « Littérature » pour sa célèbre Ode au sport. Un amour qu’il emmène avec lui jusque dans la tombe.  Si Pierre de Coubertin repose au cimetière du Bois-de-Vaux à Lausanne, son cœur est inhumé à Olympie en hommage à son œuvre majeure, la renaissance des Jeux Olympiques.

Pierre de CoubertinPierre de Coubertin

Ode au Sport

Primée aux concours de Lettres et d’Arts de la V° Olympiade. 

Revue Olympique, déc. 1912, pp. 179 -181.

IX. 
O Sport, tu es la Paix ! 

Tu établis des rapports heureux entre les peuples en les rapprochant 

dans le culte de la farce contrôlée, organisée et maîtresse d’elle-même. 

Par toi la jeunesse universelle apprend à se respecter et ainsi, 

la diversité des qualités nationales devient la source d’une généreuse et pacifique émulation.

 

Visuel billet : Course masculine sur un vase grec du Ve siècle av. J.-C. © Istock