Savoir-vivre en société
La vie en entreprise est heureusement régie par des règles de savoir-vivre sans lesquelles la cohabitation, quelques sept ou huit heures par jour de personnes qui ne se sont pas choisies, pourrait facilement devenir invivable. Les rapports entre les personnes ne sont pas les mêmes dans une start-up ou un ministère, on s’en doute, mais c’est surtout la personnalité de chaque directeur ou responsable qui donne le ton.
Comment se parler et s’appeler ?
Dans certaines sociétés le tutoiement est pratiqué au-delà des barrières hiérarchiques, dans d’autres le vouvoiement est de rigueur. La question n’est pas de savoir quelle est la meilleure formule dans l’absolu, mais dans chaque entreprise. Le tutoiement d’un supérieur ne se fera qu’à sa demande et ne doit en rien conduire à une familiarité ou amputer le respect qui lui est dû. Pour les autres, le mieux est de suivre les règles du bureau.
De la même manière, on s’appellera Pierre, Dupont, Monsieur, ou Monsieur Dupont (formellement interdite dans la vie courante, la formule d'appel Monsieur + nom est tolérée dans la vie professionnelle), en fonction des usages de l’entreprise, de l’âge du destinataire ou des rapports d’intimité que l’on entretient.
Comment se comporter ?
Poliment et discrètement : dire bonjour et au revoir pour commencer, toujours frapper à la porte avant d’entrer dans un bureau, se lever lorsque quelqu’un arrive dans son bureau, ne pas s’investir dans les bruits de couloir, respecter les horaires, participer à la vie collective du bureau (lorsqu’un pot est donné par exemple), ne pas toujours refuser de déjeuner avec les autres, ne pas insister pour déjeuner avec une personne qui visiblement n’y tient pas, ne pas abuser du téléphone ni de l’Internet pour son usage personnel, considérer avec respect les personnes qui occupent des postes inférieurs, arriver à l’heure à ses rendez-vous, suivre les règles de l’entreprise en matière d’usage du tabac.
Un employé respectera sa hiérarchie même si leurs vues divergent. Il ne se permettra pas de familiarités mais saura solliciter son aide en cas de problèmes ou de questions. Il s’abstiendra de toute comparaison avec un autre employé et se gardera bien de dénigrer ses collaborateurs.
Un responsable saura manifester son estime à l’égard de ses subordonnés, et même les remercier pour la réalisation d’une tâche particulière - n’entrant pas dans la définition de leurs fonctions par exemple. Il n’abusera pas avec eux des réunions tardives afin de leur permettre de se libérer à temps, et tâchera d’être attentif à leurs modes de vie professionnel et personnel.
Galanterie, voici un mot qui a perdu de son sens depuis que les hommes ne la pratiquent presque plus, de peur de se faire traiter de « macho » par des femmes féministes ! Les bonnes manières auront-elles raison d'une guerre des sexes un peu déplacée ? Il est en effet certaines femmes qui sont outrées - là où elles devraient être flattées - lorsqu’un honnête homme leur propose de porter leurs bagages !
La galanterie, c’est une infinité de gestes courtois et protecteurs à l'égard des femmes : s’effacer dans un escalier en croisant une femme pour la laisser passer ; lui céder le passage devant une porte, mais la précéder en entrant dans un restaurant ; lui avancer sa chaise lorsqu’elle s'assied ; l’aider à enfiler son manteau ; la précéder en descendant les escaliers afin de la protéger si elle venait à tomber ; faire de même dans la montée afin de ne pas la mettre dans une position gênante ; lui laisser le haut du pavé afin d’éviter qu'elle ne soit éclaboussée ; lui ouvrir la portière avant de monter soi-même dans la voiture et la refermer doucement sur elle ; ramasser un objet qu’elle aurait laissé tomber ; lui porter sa valise ; attendre qu’elle soit entrée dans son immeuble après l’avoir raccompagnée... et tant d’autres petites attentions insignifiantes en soi mais qui font toute la différence.
Du reste, toutes ces manières sont à appliquer par tous, hommes et femmes, à l’égard des personnes âgées.
Selon un vieil adage « l'habit ne fait pas le moine ». Pourtant de fait il contribue à la première image que l'on donne de soi ; soignée, négligée, sobre, coquette, sophistiquée... et compte donc énormément.
L'art du costume repose dans l'aisance que l'on a à le porter, et dans le fait d'être toujours dans le ton voulu par la circonstance : ni trop habillé, ni pas assez. S'il est certaines personnes qui ont cette grâce, ce petit quelque chose qui fait que tout leur va toujours comme un gant, que l'on appelle tout simplement l'élégance ; pour les autres, il relève du bon sens d'éviter les décolletés plongeants à 9 heures du matin, le costume 3 pièces pour un pique nique à la campagne. L'ensemble doit être harmonieux et bien assorti pour être joli ; l'excentricité saura se faire entendre au regard des circonstances et de son bon goût.
Sans vouloir entrer dans les détails, voici quelques règles à respecter ou à éviter :
Tenue de ville sur une invitation signifie tenue de cocktail, c'est-à-dire élégante et habillée mais courte, tailleur ou robe courte pour les femmes et costume sombre pour les hommes.
Cravate noire indique aux hommes de porter un smoking et aux femmes une robe du soir, courte ou longue selon la mode.
Tenue de soirée signifie de porter l'habit pour les hommes (de plus en plus relayé par le smoking) et une robe longue pour les femmes.
Les chaussures doivent toujours être parfaitement cirées et assorties de préférence aux gants, au sac à main et à la ceinture
Les chapeaux ont perdu leur usage quasi quotidien pour devenir un accessoire réservé aux circonstances très particulières : mariages et enterrements essentiellement, ainsi que quelques manifestations publiques très élégantes. Il est assorti à une tenue habillée et s'il se garde pour un déjeuner et un cocktail, il s'enlève obligatoirement pour un dîner.
Les accessoires sont très importants car ils font l'élégance ; une même petite robe noire pourra paraître très sobre, habillée ou très habillée en fonction de son « accessoirisation » ; elle est d'ailleurs la parade à bien des manières de s'habiller. On ne mélange pas des accessoires noirs avec des accessoires bleus marine.
A proscrire à tout jamais :
- les chaussettes blanches
- les costumes noirs (à part les smoking) ou bleu marine
- les spencer (sauf pour les militaires)
- les baskets en guise de chaussures de ville
- « tomber la veste » dans une assemblée élégante.
Il arrive que le voisinage tourne au cauchemar, et à l'heure du procès à tout va, il est plus que précieux d'être en bons termes avec ses voisins. En majorité nous vivons dans des appartements ou des maisons individuelles, près de personnes que nous n'avons pas choisies et qui ont parfois une éducation et des modes de vie radicalement opposés aux nôtres. Il est donc important de respecter quelques règles élémentaires afin de maintenir avec ses voisins des relations courtoises.
Il convient tout d'abord lorsque l'on déménage de se présenter au gardien s'il y en a un, et à son ou ses voisins de palier ou de rue. Par leur ton et leur attitude, ils manifesteront probablement tout de suite soit une sympathie naissante (attention aux débordements !), soit une aversion immédiate (présage d'ennuis), ou encore une aimable distance (de loin préférable aux autres).
Garder son territoire est capital si l'on tient un minimum à son intimité, car nombreux sont les sans-gêne qui croient trouver dans votre domicile une annexe au leur. Mais échanger un mot courtois lorsque l'on rencontre un voisin, tenir la porte de l'ascenseur, saluer une personne que l'on croise dans les escaliers, s'excuser de travaux passagers, prévenir et s'excuser du bruit à la perspective d'une soirée entre amis, sont des signes de civilité qu'il est bon et nécessaire de pratiquer.
Quant aux cavalcades dans les escaliers à toute heure, aux scènes de ménage portes et fenêtres ouvertes, aux fumées de barbecue, à la musique à tue-tête, aux bruits de tondeuses le dimanche matin, aux chiens qui hurlent à la mort toutes les nuits, ce sont autant de nuisances que l'on n'aime pas subir et que l'on doit donc ne pas imposer aux autres.
Les règles de savoir-vivre sont sensiblement les mêmes au cinéma, au théâtre ou à l'opéra, mais avec des degrés croissants de sévérité.
L'exactitude est, dit-on, la politesse des rois, et il convient d'y veiller particulièrement lorsque l'on se rend au spectacle. Au cinéma le retard est admis, mais il perturbe indéniablement les autres spectateurs. Il s'agit donc de se faire le plus discret possible, par exemple en enlevant son manteau dans l'allée pour éviter de cacher trop longtemps la vue de ses voisins de derrière. Au théâtre, les retardataires ne dérangent pas seulement les autres spectateurs, mais également les comédiens. Arriver une fois la pièce commencée est, en plus d'un risque de déconcentration, la preuve d'un fort manque de respect pour les acteurs. Quant à l'opéra, la question ne se pose pas puisqu'il est interdit d'entrer une fois le spectacle commencé ; les retardataires doivent attendre la fin d'un acte pour retrouver leurs places.
Le bruit sous toutes ses formes est très gênant au spectacle, que ce soient les commentaires à voix hautes ou basses d'ailleurs, les discussions entre amis, les quintes de toux (souvent contagieuses) ou encore le froissement des papiers de bonbons... Il est plus difficile d'éviter ces derniers au cinéma puisque les confiseries sont vendues dans les salles, mais elles sont à proscrire à jamais au théâtre et à l'opéra.
Quant aux téléphones portables, il semble bien évident qu'ils doivent être éteints une fois la porte de la salle de spectacle franchie ; ce que quelques sans-gêne intraitables semblent pourtant encore ignorer !
Un restaurant est un lieu public dans lequel on vient passer un moment en privé, en tête-à-tête ou à plusieurs. Il implique donc une certaine tenue qui vise essentiellement à ne pas perturber les autres tables.
En voici les grandes lignes :
Au restaurant, l'homme mène la danse puisque c'est normalement lui qui convie (et paie l'addition). Si à un déjeuner d'affaires, la personne qui invite est une femme, elle adoptera le même comportement qu'un homme dans un cadre privé.
L'homme donc, entre le premier, laisse la banquette ou la place tournée vers l'extérieur à la femme qui l'accompagne, appelle le serveur quand c'est nécessaire, choisit le vin et enfin, règle la note.
Dans les grands restaurants, les cartes destinées aux femmes ne comportent pas de prix afin d'affranchir leur choix de toute arrière pensée. C'est la femme qui commande en premier, et l'homme doit la suivre dans ses désirs afin de ne pas l'embarrasser ; si elle décide de prendre un apéritif ou une entrée, il en fera de même, et cela même s'il ne l'escomptait pas.
A ne pas faire :
- parler trop fort et faire profiter tout le restaurant de sa propre discussion
(les personnes qui agissent ainsi ne parlent en général que d'eux). - se remaquiller ou se recoiffer à table ; ces gestes sont réservés à un cadre intime.
- abuser des retours de plats à la cuisine sous prétexte que vous en avez le droit.
- faire éclater un scandale sous prétexte que le vin n'est pas chambré.
Les remarques se feront discrètement et seulement si elles sont vraiment justifiées. - vérifier quatre fois l'addition devant son invité(e).
A plusieurs, la meilleure méthode est de diviser l'addition par le nombre de personnes, car cela fait partie du jeu de partager. Il paraîtrait assez déplacé de revendiquer le fait qu'on a pris ni vin ni café, et que les comptes sont faux, à moins qu'une âme attentive ne le signale pour vous.
Les règles de savoir-vivre dans la rue reposent comme ailleurs sur le respect d'autrui et l'aide à son prochain. Certains gestes demandent peu d'efforts et permettent de rendre la vie plus agréable : aider un aveugle à traverser la rue, soutenir une personne âgée pour monter dans un bus, ou tenir la porte de la boulangerie à une femme enceinte flanquée de deux enfants ; mais aussi remercier d'un signe de tête l'automobiliste qui nous cède le passage, s'assurer de ne pas boucher tout le trottoir lorsque l'on rencontre un ami dans la rue, garder son papier de bonbon dans sa poche plutôt que de le jeter par terre, s'effacer pour faciliter le passage d'un piéton visiblement plus pressé…
Le savoir-vivre est souvent la réponse au bon déroulement des scènes quotidiennes qui rassemblent plusieurs personnes, notamment dans les lieux publics et les transports en commun.
Dans les lieux publics :
- La première des politesses consiste à dire bonjour en entrant chez un commerçant ou dans une salle d'attente ! Cela semble évident, mais pourtant...
- Savoir rester calme face à la nonchalance excessive du guichetier tout en attendant son tour dans la file, dîtes-vous que ce n'est qu'un moment difficile à passer.
- Penser aux personnes qui sont derrière soi, en agissant vite ; régler ses achats avant de terminer de les emballer par exemple, pour libérer la place.
- Parler à voix basse si l'on est à deux, pour ne pas briser le calme qui doit régner dans une salle d'attente.
- Savoir céder son tour au profit d'une personne âgée, d'une femme enceinte ou accompagnée de jeunes enfants, d'une personne handicapée ou à mobilité réduite.
- Ne pas monopoliser la partie gauche des escalators si l'on souhaite se laisser porter, afin de libérer la voie aux personnes plus pressées.
- Ne pas entamer une conversation avec une personne rencontrée par hasard au beau milieu du passage (bouches de métro, devantures de magasin etc.)
Dans les transports :
- Ne pas s'étaler ni mettre ses pieds sur les banquettes.
- Avancer au maximum dans le bus pour répartir le flux des passagers.
- Ne pas stationner devant les accès à moins de les dégager à chaque station.
- Céder sa place à une personnes âgée, une femme enceinte ou accompagnée de jeunes enfants.
Le téléphone tient une très grande place dans notre mode de vie moderne et remplace souvent les rapports de visu. La distance pourtant n'efface pas les bonnes manières, bien au contraire car appeler quelqu'un c'est souvent le déranger, le surprendre ou l'interrompre.
Pour cette raison, on ne laisse pas sonner le téléphone au-delà de huit coups -un peu plus à la campagne si la maison est grande - et on veille à respecter les horaires de la vie privée. A moins de connaître expressément l'emploi du temps de ses interlocuteurs et en cas de force majeure, on n'appelle pas avant 9 heures ni après 21 heures 30, et on évite autant que possible les heures des repas. Il est donc nécessaire après avoir salué et s'être présenté, de s'assurer que l'on ne dérange pas et que le moment est opportun pour parler -il faut savoir dans certains cas différer un appel. La concision est de rigueur, sauf avec une très bonne amie où tout est permis, mais attention de ne pas bloquer la ligne trop longtemps. De la même manière, sur un répondeur on ne laisse pas d'interminables messages qui utilisent toute la bande et risquent fort d'être coupés.
Le haut-parleur ne s'utilise qu'exceptionnellement, lorsque plusieurs personnes doivent suivre la conversation et que c'est entendu avec le correspondant. L'attitude de certains qui ne peuvent s'en passer pour téléphoner est déplorable car, en plus d'être tout simplement désagréable, elle peut mettre très mal à l'aise le correspondant qui ignore s'il est écouté par une ou plusieurs personnes.
Le téléphone portable a envahi nos cartables et sacs à mains en quelques années au point de devenir indispensable pour beaucoup. Joindre et être joint à tout moment et en tout lieu est très pratique, il est vrai, mais cela ne doit pas pour autant gêner les personnes qui nous entourent.
Avec le téléphone portable sont nées beaucoup d'attitudes désagréables qui relèvent pour la plupart du sans-gêne et d'une forme d'exhibitionnisme. En voici quelques-uns unes :
- la grossièreté de continuer sa conversation tout en payant un article dans un magasin par exemple.
- l'impudeur de faire participer à une conversation privée des personnes qui ne l'ont pas choisi et qui peuvent le ressentir comme une agression, dans un train par exemple.
- la manie de téléphoner pour téléphoner.
- l'indécence, au restaurant, de poser son téléphone sur la table afin d'attendre qu'il sonne et ainsi faire profiter toute la salle de sa conversation.
- l'indélicatesse de laisser son téléphone en marche dans des endroits où c'est expressément interdit, comme au cinéma. La plupart des téléphones n'ont-ils pas une fonction vibreur ?
La base de la courtoisie est d'adresser des excuses lorsque l'on reçoit un appel et d'abréger une conversation susceptible de déranger. Savoir éteindre son téléphone dans certaines circonstances ou le mettre en position vibreur est une preuve de maturité que tous les utilisateurs n'ont pas encore acquise. De même les services d'envoi de messages écrits ou d'e-mails qui tendent à se développer sont la réponse à bien des tracas et des discussions inutiles, et ont par ailleurs le mérite d'aller à l'essentiel.