Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Quoi de plus amusant alors d’essayer de jouer à la débusquer et de se demander par exemple s’il existe des imbéciles malheureux, si après avoir lavé une injure on doit essuyer un affront, s’il faut mettre de l’argent de côté pour en avoir devant soi, si un patron peut avoir la cheville ouvrière, et si les escaliers dérobés sont réservés aux cambrioleurs.
On peut se demander aussi comment on peut passer des nuits blanches si on a des idées noires, comment faire pour qu’un clou chasse l’autre, si le mot abréviation ne serait pas un peu trop long et pourquoi synonyme n’a pas de synonyme.
N’est-il pas trop gênant d’avoir un compas dans l’œil et de ronger son frein en conduisant ? Comment faire aussi pour brûler la chandelle par les deux bouts, dormir sur ses deux oreilles, et friser le ridicule ?
On peut se demander encore ce que devient couci sans couça et fur sans mesure et pourquoi tout attaché est séparé et séparément tout attaché ?
Au fait, qui nourrit les applaudissements et de quoi une chandelle est-elle fière ?
Enfin, faut-il oui ou non, planter de l’oseille aux quatre coins de l’hexagone, lorsqu’on n’a plus un radis ?
Vaste débat…
Ne manquez pas de lire, ou relire les billets suivants : « Usez et abusez des mots rares et précieux », « Y a pas de soucis ! », « De grâce, n’écorchez pas mon nom… » et « Drôle de langue »
J. Geoffroy, En classe, le travail des petits © Wikicommons