À vos copies !
Flash-back (ou retour en arrière pour les puristes).
On l’a bien mérité. Les serviettes de bain remplacent les classeurs avec leurs copies perforées. Ouf. Cette fébrilité, ces longues insomnies ont valu la peine. On s’est bourré de vitamines C. L’histoire donnait du fil à retordre. Les mathématiques, on n’en parle même pas. La philosophie était cette discipline incertaine. Les résultats variaient selon les correcteurs. L’oral arrivait avec son lot de sueurs froides. On se retrouvait face à un inconnu qui vous interrogeait sur Flaubert ou qui vous titillait sur votre accent en anglais. Les notes étaient assez prévisibles. À l’écrit, le mystère régnait. Une mention serait la bienvenue. Elle permettrait de choisir un avenir plus glorieux.
Le rattrapage gâcherait l’été. Il y a des larmes et des cris de bonheur. Le sport national consiste à bondir de joie devant le tableau où votre nom est affiché. On réconforte les déçus. Et s’il y avait eu une erreur ? Ça n’est pas possible, il doit s’agir d’un oubli. On va grandir d’un seul coup, quitter ses parents. Le permis de conduire est en vue. Les provinciaux ont de la chance. Ils iront s’installer dans la ville universitaire la plus proche, louer un studio. Vive l’indépendance ! Par la suite, rien ne remplacera ces battements de cœur.
Devant les murs du lycée, les doux mots de Droit, Médecine, prépas résonnent sous un ciel clair. Un parfum de liberté monte soudain aux narines. Il paraît que l’informatique a modifié ces plaisirs simples, que les destins basculent désormais devant un écran d’ordinateur sans personne avec qui partager la bonne ou la mauvaise nouvelle.
Qu’importe, la terminale est terminée. Quel soulagement ! Il faut fêter ça. La nuit sera blanche. On entend déjà le bruit des bouchons de champagne. Santé !
Ne manquez pas de lire, ou relire notre billet : « L’école est finie ! ».
© Agip/Bridgeman Images.