Rendez-vous à l’église !

En Europe, le nombre de « cathos » stagne. Et en France ? Les baptisés sont entre 44 et 45,5 millions, soit 71 % de la population. Il ne faut pas oublier que la France est la fille aînée de l’Église. Cette alliance a laissé des usages. Ceux-là ne méjugent pas l’exercice de la foi. Chacun est libre, mais quoi que sa conscience lui dicte, les membres des bonnes familles, comme l’on dit, se doivent d’avoir les meilleures relations avec les ecclésiastiques. Ces derniers n’incarnent-ils pas les valeurs qui régissent la vie sociale ?

Les annuaires des anciens élèves des collèges religieux sont tout aussi précieux que ceux des clubs parisiens ou du Bottin. Rares sont les églises qui ont conservé le « banc du château », mais nombreux sont encore les curés qui acceptent les déjeuners au château.

Et puisque les catholiques sont en pleine période de carême, cela nous rappelle que quelques maîtres de maison aimaient convier le vendredi le curé de leur village – il n’y a pas si longtemps, lorsque l’on faisait encore maigre – et lui servir une gallinule chassée – avec difficulté, car l’oiseau n’est pas facile à tirer – en s’écriant : « Gibier d’eau vaut poisson. »

Désormais, les sabres sont suspendus à un crochet, les goupillons rouillent dans un seau. Mais si certains usages se perdent, il y en a auxquels nos familles sont toujours attachées. Comment se réunirait-on sans toutes les étapes de la vie religieuse, depuis le baptême jusqu’aux enterrements, en passant par les communions et les mariages ? 

Ne manquez pas de lire, ou relire les billets suivants : « Festa Candelarum », « L’or, l’encens et la myrrhe » et « L’Épiphanie ou l’enfance de l’art ». 

T.-E. Duverger, Première communion © Private Collection / Bridgemanimages.com