Le voile de mariée

Emblème par excellence de la mariée, le voile de tulle blanc ou en dentelle demeure un accessoire mythique des noces qui accompagne la vie des femmes et l’histoire des familles
Le voile de mariée

« Comment étaient le voile et la robe de la mariée ? » demandent les curieux qui souhaitent en savoir plus sur le récit d’un mariage auquel ils n’ont pas assisté. Objet d’attention scrupuleuse, il ne laisse personne indifférent.

Enfin, la mariée apparaît dans l’église ! La voilà qui révèle au monde sa tenue et son voile. Ce dernier est généralement en tulle, souvent bordé de dentelles ou brodé de motifs. Il est retenu par une coiffure avec ou sans fleurs, parfois surmonté d’un diadème agrémenté de pierres précieuses de famille pour les plus chanceuses. À l’origine symbole de pureté, il est d’usage que la mariée entre voilée et que l’époux relève le voile devant son visage après l’échange des consentements. Ce rituel n’est pas obligé mais il demeure une belle symbolique de l’engagement et de l’amour entre les époux qui viennent de se jurer fidélité des corps et des âmes.

Le voile se porte de préférence mi-long, long ou très long. Il faut qu’il soit de couleur similaire à la robe ou dans des tons proches afin qu’il n’apparaisse pas trop jaune ou trop blanc. Il doit accompagner la silhouette générale de la mariée avec élégance. Les enfants d’honneur seront sermonnés : ils ne l’étireront pas vers eux-mêmes violemment au risque d’abîmer la coiffure de la mariée ou de lui tirer les cheveux inutilement mais ils suivront son rythme le plus habilement possible. Des sœurs ou des témoins veilleront à ce que le voile soit bien étalé autour de la mariée durant la cérémonie afin d’éviter les plis disgracieux. Il est d’usage de retirer son voile au moment de la réception, une fois que les photos officielles ont été prises.

Les voiles de famille en dentelle se transmettent de génération en génération. On les conserve pieusement, à l’abri de la lumière et de l’humidité, à plat dans une boîte en carton sans acide comme tous les textiles délicats, en évitant de les manipuler inutilement et en prohibant le papier de soie coloré ! Il est utile et émouvant d’écrire dans cette boîte les noms, prénoms et dates des mariages des heureuses élues ayant porté ce trésor de famille. À chaque nouveau mariage on évoquera leurs personnalités, les belles histoires ou les anecdotes parfois sidérantes qu’il y a dans toutes les familles. On pensera avec émotion au voile de dentelle créé à partir de deux voiles de chaque belle-famille ou au voile brodé avec amour par une mère ou une grand-mère. On se rappellera avec effroi ou humour du voile qui a manqué brûler à cause d’un fer à repasser trop chaud, de celui qui a été noirci par le pot d’échappement d’une moto ou du voile déchiré par un chiot fou la veille du grand jour.

C’est à l’époque de la reine Victoria au XIXe siècle que la mode du blanc et du voile s’est popularisée pour les tenues de mariage, avec le bouquet ou la couronne de fleurs d’oranger. Les mariées du XXIe siècle sont libres de la couleur de leurs tenues de noce mais elles ont toutes en tête que le blanc demeure une valeur sûre, pour le meilleur et pour le pire !

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