Lavallière, cravate ou nœud papillon ?
S’il est des jours singuliers dans la vie d’un homme, celui de son mariage l’est à n’en pas douter. Le marié a le droit – et le devoir sans doute – de se présenter aux yeux de sa dulcinée avec élégance. Si l’habit ne fait pas le moine, il reflète l’obligeance du mari. De la tête aux pieds, sans oublier le cou, quels habits privilégier ? Lavallière, cravate ou nœud papillon : le choix est cornélien. Plus important qu’il n’y paraît. Car oui, l’accessoire choisi apparaîtra sur toutes les photos des heureux mariés, lesquelles trôneront pendant parfois plusieurs générations sur les cheminées de toute la famille.
Si la cravate demeure l’accessoire indémodable par excellence et si le nœud papillon compte désormais parmi les incontournables, une chose est sûre : la lavallière, savamment nouée par sa chère mère autour de la nuque le matin des festivités, confère au marié ce je-ne-sais-quoi d’élégance surannée, légèrement original et diablement chic. Cette bande de tissu fluide, étroite comme une ceinture et généralement en soie, peut se glisser autour du col de chemise de diverses manières : en ruche (ou cravallière) lorsqu’elle est nouée comme une cravate, en gordien (ou ascot) lorsque les rubans du nœud plat sont rabattus et attachés à l’aide d’une épingle, ou en demi-ruche lorsque le grand pan ne passe pas dans le nœud. Tout un art…
… et toute une histoire. La lavallière a été baptisée ainsi en référence à la duchesse éponyme. Françoise Louise de La Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière et favorite de Louis XIV, affectionnait en effet tout particulièrement cette manière de nouer son foulard autour de son cou. Pour l’anecdote, le Roi Soleil avait créé la fonction de « cravatier », qui choisissait et ajustait l’accessoire (ainsi que les boutons de manchette et les diamants). Ce dernier dépendait du « Grand Maître de la Garde-Robe ». De tous temps, ces messieurs ont donc fait preuve d’une farouche coquetterie !
De nos jours, le mathématicien et ancien député Cédric Villani est connu pour arborer très souvent une lavallière, jusque dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale où la cravate est pourtant de mise. Le nœud lavallière évoque également la ministre Simone Veil, Sacha Guitry ou encore Romy Schneider dans César et Rosalie. Si le nœud papillon est davantage une affaire d’homme, la lavallière était et est aujourd’hui portée aussi bien par les hommes que par les femmes.
Sauf le jour des épousailles, où seuls l’heureux élu et sa cohorte de témoins peuvent l’arborer. Les couleurs ? Fuchsia, vert pomme. Bleu roi, blanc. Jaune paille. Le rouge est indémodable, tout comme la toile de Jouy. Décidément, le diable se cache dans les détails.
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© Clark Gable dans Autant en emporte le vent.