Festa Candelarum
La Chandeleur vient du mot latin « Festa Candelarum ». Sous l’Antiquité, cette Fête des Chandelles célébrait Pan, le dieu de la fécondité. Le 15 février, dernier mois du calendrier romain annonçant le retour du soleil et le rallongement des jours, des rites païens de purification de la ville et des champs, destinés à raviver la fertilité, se succédaient, à minuit, à la lueur des flambeaux. Les paysans confectionnaient des crêpes avec les restes de farine de la récolte passée. De la même manière, lors des Lupercales, fêtes de la purification qui se déroulaient à Rome du 13 au 15 février, les Vestales, prêtresses de la déesse Vesta, faisaient offrande de gâteaux de blé.
En 472, le Pape Gélase Ier christianisa ces coutumes. Il organisa une cérémonie aux chandelles le 2 février, soit 40 jours après Noël, date commémorant la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem et la purification de la Vierge Marie lors des relevailles. Les croyants allumèrent des cierges bénis destinés à conjurer le sort, et des crêpes, rondes et dorées comme le soleil, furent distribuées aux pèlerins arrivant à Rome.
Depuis, la Chandeleur est toujours célébrée le 2 février, et la tradition de préparer des crêpes a perduré. Les croyances et autres superstitions, aussi ; parmi elles, celle attribuant au Louis d’Or le pouvoir d’apporter abondance et prospérité. Elle remonte au Moyen-Âge. Les paysans se mirent à préparer les crêpes avec la farine invendue de l’année précédente selon une pratique singulière : en faisant sauter la première crêpe de la main droite, tout en serrant, dans la main gauche, une pièce en or.
Le Louis d’or, émis sous Louis XIII en 1640, devint une pièce de prédilection. Symbole de richesse, elle était placée au cœur de la crêpe, que l’on déposait en haut d’une armoire pour la reprendre à la Chandeleur suivante et l’offrir à la première personne démunie que l’on rencontrait. La récompense était de vivre une année prospère. Ce rite se perpétue aujourd’hui dans certaines familles, avec un Louis d’or ou un Euro.
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P. de Champaigne, La présentation au Temple, huile sur toile, 1628 © Musée des Beaux-Arts de Dijon, F. Jay.